Une tapisserie offerte à la commune, tissée par Lucien Léonlefranc

Publié le 30 avril 2013

En janvier 2012, Michel Léonlefranc a adressé un courrier à Michel Moine, maire d’Aubusson pour lui faire part de sa volonté de faire don à la commune d’une tapisserie.
Cette tapisserie, tissée par son grand-père,  représente le « Christ sur la croix » d’après Rubens. Œuvre de belle qualité réalisée par un maître tapissier, faiseur de chair, cette œuvre abondera de belle manière la collection municipale.

Au-delà du geste, c’est aussi un pan d’histoire Aubussonnaise qui revient alors  à la mémoire.
Le maître tapissier est Lucien Léonlefranc, qui avec sa femme Emilie, en octobre 1943 a su donner son hospitalité à la famille Copé. A l’époque, le geste est plus que symbolique : la France est occupée et les Copé sont juifs.
Rolland Copé, alors un enfant, se souvient toujours de cette rafle, de l’accueil chaleureux et courageux d’Emilie Léonlefranc et du sauvetage de sa famille. En 2011, grâce à son témoignage, Emilie et Lucien Léonlefranc ont été reconnus « Justes parmi les nations ».
Leurs noms sont gravés sur le mur d’honneur du jardin des Justes de Yad Vashem à Jérusalem et sur celui de l’allée des Justes à Paris où sont inscrits les noms des Justes de France.

emilie

Emilie  Léonlefranc

Lucien L

                                                                                                                                                                       Lucien Léonlefranc

Depuis juin 2012, à Aubusson,  un square des « Justes parmi les nations » leur rend hommage ainsi qu’à Angélique et Serge Lemeunier, d’autres justes Aubussonnais. De manière symbolique, il est à côté de la stèle des déportés de la Creuse, rue de Beauze*.

70 ans plus tard, l’émotion reste vive pour ceux qui ont vécu cette période douloureuse. Pierre Osowiechi, délégué de Yad Vashem, qui a remis la médaille des justes à titre posthumes aux époux Léonlefranc en 2012, était présent à l’occasion du don de la tapisserie.
Il a évoqué son sauvetage à Crocq, mais surtout son quotidien, ses souvenirs qui restent à jamais ceux d’un enfant.

Entouré de sa sœur Marie-Thérèse et de sa cousine Anne-Marie, c’est avec beaucoup d’émotion que Michel Léonlefranc a offert cette tapisserie réalisée par son grand père après guerre. En laine  et soie, le Christ en croix d’après Rubens révèle un travail remarquable de faiseur de chairs.

don tapisserie avec public devant la tapisserie

Les descendants d’Emilie et Lucien Léonlefranc, Marie-Thérèse, Michel et Anne-Marie aux côtés de Pierre Osowiechi et Michel Moine. 

 

Au nom de la municipalité et de l’ensemble des Aubussonnais, Michel Moine a chaudement remercié Michel Léonlefranc pour son don.
Il a rappelé la symbolique d’un tel don ce dimanche, Journée nationale de la déportation et comment les « petites histoires » et la grande Histoire se rejoignent souvent.
La famille Léonlefranc a fait un don il y a 70 ans celui de son courage et de son hospitalité, en toute simplicité.
Aujourd’hui, une autre génération fait don d’une œuvre familiale remarquable à la commune d’Aubusson. Cette tapisserie qui va enrichir la collection municipale va certainement voyager, prêtée à l’occasion d’exposition valorisant le savoir faire d’Aubusson. Elle sera alors le plus bel exemple de ce que Michel Moine a souligné dans sa prise de paroles

« L’esprit de résistance et la tapisserie, c’est ce qui caractérise le mieux Aubusson ».

* voir article sur Aubusson.fr juin 2012.

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